Devenir son propre patron et lancer une activité entrepreneuriale pour prendre son indépendance est un rêve réalisé tous les ans par de nombreux entrepreneurs.
Ce sont ainsi plus de 690 000 entreprises qui voient le jour chaque année en France, portées par un ou plusieurs associés.
Entreprendre à deux c’est manifester le désir de partager l’aventure de l’entreprise à deux. Mais également bien sûr celui de participer aux formalités de constitution, au partage des bénéfices, mais aussi de répondre ensemble aux dettes de la société.
Créer une entreprise en ligne représente toujours une étape délicate qu’il est toujours plus aisé à traverser en étant associé donc accompagné.
Mais c’est aussi le risque d’un conflit ultérieur entre associés à l’occasion d’une prise de décision concernant les choix stratégiques, l’administration courante ou le partage des bénéfices notamment.
Afin de vous aider à y voir clair avant de vous lancer dans une création d’entreprise à deux, nous vous proposons à travers cet article de tout savoir en 3 minutes.
Créer une entreprise à deux : Le difficile choix d’un statut juridique
Avant de se lancer et créer une entreprise en ligne à proprement parler (rédaction des statuts, publication d’une annonce dans un journal d’annonces légales, dépôt du dossier d’immatriculation…), il est fondamental de se poser la question du choix d’un régime juridique adapté.
En effet, parmi les nombreux statuts juridiques proposés par le droit des sociétés, plusieurs d’entre eux sont ouverts aux associés en binôme. SARL, SA, SNC, SAS… Autant le dire d’entrée: il n’y a pas de régime idéal et chacun d’entre eux comporte son lot d’avantages mais également d’inconvénients.
Un choix qui a toute son importance puisqu’il détermine entre autres:
- la responsabilité des associés (limitée, illimitée, conjointe, solidaire…)
- Le régime fiscal applicable à la société et ses revenus
- Les règles d’administration de la société
Voici donc les principaux statuts juridiques ouverts à deux associés.
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Premier choix possible : la SARL
Sans doute le statut le plus courant et prisé des associés en binôme, celui de la SARL (société à responsabilité limitée) offre l’avantage comme son nom l’indique de limiter la responsabilité des associés au montant de leurs apports.
Il s’agit d’une forme juridique ouverte à au moins deux associés dont leur participation et responsabilité est ainsi cantonnée à l’apport réalisé par chacun.
Ainsi, si la société fait face à des dettes de 50 000€ mais que chaque associé n’a apporté que 10 000€ au capital social, les créanciers ne pourront qu’être désintéressés à l’égard des associés de 10 000€ x 2 soit 20 000€.
Facilement modelable statutairement, elle demeure appréciée en raison de sa flexibilité. Rappelons qu’il s’agit d’une forme de société commerciale ouverte à toutes les activités commerciales à l’exception de l’épargne, l’assurance notamment.
Son capital social n’impose aucune limite particulière, permettant dès lors aux deux associés de constituer une SARL avec le capital social de leur choix. Concernant son fonctionnement, la SARL est administrée par un ou plusieurs gérants pouvant être associés ou non de la société.
Il est ainsi tout à fait envisageable d’avoir une SARL à deux associés, eux-mêmes tous deux co-gérants.
Un co-gérant peut être associé majoritaire, minoritaire ou égalitaire selon la répartition du capital entre les deux associés.
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2e régime juridique possible : la SAS
La création SAS (société par actions simplifiée) diffère en certains points de la SARL mais la rejoint pour d’autres aspects comme notamment l’absence de limite au capital social, un objet social (activité exerçable en SAS) tout aussi vaste…
Les apports des associés peuvent par ailleurs s’effectuer en numéraire, en nature ou en industrie (un savoir-faire). En revanche, un inconvénient de taille est celui de l’obligation d’un commissaire aux comptes dans certaines situations, notamment lorsque l’un des deux associés contrôlant la société constitue une personne morale.
Les titres sont ici répartis en actions, conformément aux dispositions statutaires relatives à la base de souscription de chaque actionnaire.
Enfin, du côté de la gérance de la société, aucune structure n’est imposée et la liberté statutaire prend alors pleinement le pas. Seule l’obligation de désigner un directeur général est prévue légalement.
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Les autres statuts ouverts aux associés en binôme
La société anonyme (SA) ou encore la SNC constituent des alternatives moins courantes à la SARL ou SAS. Mais il en existe également d’autres bien plus confidentielles et spécifiques que nous n'évoquerons pas ici.
Quoi qu’il en soit, le régime juridique revêt une importance telle qu’il est indispensable de faire appel à un spécialiste juridique pour choisir un pleine connaissance des enjeux le régime le plus adapté à la société constituée par les deux associés.
La société anonyme est relativement lourde et contraignante mais adaptée aux projets d’envergure ou aux levées de fonds sur les marchés de capitaux.
La société anonyme nécessitera alors un minimum de 7 actionnaires, 37 000€ de capital et l’obligation d’un commissaire aux comptes sans distinction selon la taille de la société. Il est enfin proscrit d’effectuer un apport en industrie. Cependant, la SA permet d’effectuer des levées de capitaux importantes en bourse ou sur les marchés cotés.
Les avantages et inconvénients de l’entrepreneuriat à deux
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Créer une entreprise à deux : Les avantages
Constituer une société à deux associés offre le principal atout du partage des responsabilités, mais également d’un apport plus diversifié et large de compétences ou d’idées.
Sans compter naturellement l’apport au capital social qui s’en trouve logiquement également augmenté par rapport à un associé individuel.
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Créer une entreprise à deux : Les inconvénients
En revanche, si l’association de deux associés possède indéniablement des avantages, elle peut également freiner voire bloquer l’entreprise en raison des conflits pouvant subvenir.
Sans compter l’obligation de trouver des compromis et renoncer parfois à certaines idées stratégiques sous forme de concessions afin de trouver des solutions le cas échéant. Bref, les inconvénients du travail en équipe, décuplés du fait de la responsabilité qui pèse sur les associés.
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Créer une entreprise à deux : Ce qu'il ne faut pas faire
Ne choisissez jamais d’immatriculer chacun de votre côté une micro-entreprise puis de travailler ensemble sans monter son entreprise.
La jurisprudence pourrait alors requalifier la situation en société de fait, avec des conséquences fiscales qui peuvent s’avérer désastreuses: rattrapages et redressement fiscal avec des intérêts ou pénalités spécifiques applicables.
Privilégiez d’entrée la création d’une entreprise à deux, ce qui vous laisse la possibilité de rester maître de votre régime social et des règles applicables.