Relevant du secteur de la gestion des ressources humaines, l’activité d’agence d’intérim est en pleine expansion dans le Métropole. Les chiffres démontrent d’une part, un nombre important d’agences, en l’occurrence plus de 10 000 agences d’emploi en 2018. D’autre part, en 2018, on comptait 2,7 millions de salariés intérimaires.
S’investir dans l’agence d’intérim peut être intéressant, le secteur est prometteur. Toutefois, face à la concurrence, créer son agence d’intérim ne s’improvise pas. Il est nécessaire de faire une étude et une analyse longuement réfléchies. Ci-après tout ce qu’il faut savoir sur l’activité et les démarches à entreprendre pour mener à bien l’ouverture d’une agence d’intérim.
Les règles à connaitre sur l’agence d’intérim
Avant de se lancer dans cette activité, il est nécessaire de savoir les règles et principes qui régissent le secteur.
Par définition, une agence d’intérim est celle qui met à la disposition d’une entreprise cliente, un salarié intérimaire pour une durée limitée. Par ailleurs, elle est également nommée agence de placement ou agence de travail temporaire.
Aussi, l’agence d’intérim peut être assimilée à une agence de recrutement. Elle peut requérir l’intervention d’un « chasseur de têtes ». La mission principale de ce dernier est de rechercher le candidat disposant des qualités et profils recherchés par l’entreprise cliente. Pour ce faire, il est impératif que le chasseur de têtes maitrise toutes les caractéristiques du poste à pourvoir.
Il convient de connaitre les règles relatives au contrat de travail intérimaire, à savoir :
- les règles sur la durée du contrat : la loi n’a pas prévu de durée minimum. Toutefois, il ne faut pas que le délai excède les 36 mois soit 3 ans. En fait, la durée dépend non seulement des besoins de l’employeur, mais également du poste à occuper.
- La période d’embauche d’un intérimaire : pour un travail saisonnier, une augmentation occasionnelle et passagère de l’activité d’une société, pendant une période de suspension avant le recrutement d’un salarié permanent, pour remplacer de façon temporaire un employé permanent absent, pour cause de maladie par exemple.
Il convient de noter que l’agence d’intérim est dans l’obligation de tenir un registre unique du personnel.
Enfin, il convient de souligner que la loi a institué une garantie financière pour toute agence d’intérim. Cette caution est prévue pour se prémunir des éventuelles difficultés du dirigeant de l’entreprise. Le calcul de cette garantie est effectué sur la base du pourcentage du chiffre d’affaires hors taxe de l’année précédente. Ainsi, la caution est recalculée chaque année.
Créer une agence d’intérim : bien élaborer le concept
C’est la première étape à entreprendre dans la création de l’agence d’intérim. L’idée de projet doit être affinée. Pour ce faire, il est judicieux de se poser les bonnes questions, celles relatives à l’activité concrètement voulue. Cela permet de mettre les chances de son côté.
Le monde du travail est très étendu, il convient de restreindre la branche d’activités. Il est préférable de se spécialiser sur un ou deux secteurs déterminés. Cette restriction permet de faire la différence par rapport à la concurrence. En effet, en n’ayant qu’une branche particulière, l’agence ne traitera qu’avec des candidats ayant cette expertise.
Enfin, la créativité est un atout important dans la course.
Procéder à l’étude de marché et établissement du business plan
La pérennité et la viabilité du projet sont vérifiables lors de cette étape. L’étude du marché aborde toutes les facettes du projet. Elle identifie notamment sa force, les opportunités, les risques, les faiblesses, la concurrence.
Analyser la concurrence permet, en effet, d’apporter une plus-value dans le projet. Cette étude permet d’identifier tous les moyens à mobiliser pour assurer la mise en œuvre du projet. À l’issue de cette étude, des stratégies doivent être élaborées en guise d’anticipation et en vue de valoriser la potentialité du projet.
Quant au business plan, ce document relate l’aspect financier du projet. Elle prévoit tous les budgets de manière détaillée. Pour éviter toute erreur dans la rédaction du business plan, il est toujours recommandé de faire appel à un coup de main d’un expert-comptable.
Faire le choix de la forme juridique de l’agence d’intérim
La loi propose diverses formes. La structure juridique à adopter doit dépendre de plusieurs paramètres tels que le nombre d’associés, le régime de responsabilité, le régime social et le régime fiscal.
Pour les sociétés commerciales unipersonnelles, les options idéales sont : l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (ou EURL) ou la société par actions simplifiée unipersonnelle.
Si l’entrepreneur veut s’associer avec d’autres personnes lors de la création de l’agence d’intérim, il peut adopter soit la SARL, société à responsabilité limitée, soit la SAS, société par actions simplifiée.
Créer une agence d’intérim : les formalités administratives
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Déclaration préalable
- Étant une profession règlementée, la création d’une agence d’intérim est tributaire à la déclaration préalable. Pour ce faire, il convient de remplir le formulaire CERFA. Ce formulaire doit contenir : l’opération projetée (création ou reprise, cessation, agence indépendante, etc.), les informations relatives à l’entreprise ainsi qu’à l’identité du dirigeant, la date prévue pour le démarrage, le secteur d’intervention. Trois exemplaires du formulaire dûment signés et datés doivent être déposés auprès de l’inspection de travail du ressort du siège social. Dans un délai de 15jours, l’inspection du travail renvoie un exemplaire visé. Sur ce, l’activité peut débuter.
- La déclaration de début d’activité à effectuer auprès de l’URSSAF et des agences Pôle Emploi.
- L’affiliation à une caisse de retraite dans les 90 jours suivant la création de l’agence d’intérim
- La déclaration d’ouverture est à effectuer auprès du Centre des impôts
- L’adhésion à un service de santé au travail.
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Les formalités d’immatriculation de l’agence d’intérim
L’immatriculation est l’étape par laquelle la société acquiert la personnalité juridique, notamment grâce à l’extrait Kbis. Les formalités administratives à effectuer sont les suivantes :
-La rédaction des statuts de l’entreprise ;
- Publication d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
-Remplir et signer le formulaire M0 et déposer le dossier de demande d’immatriculation auprès du CFE. Il faut joindre au dossier toutes les pièces nécessaires. Le CFE transmet le dossier auprès du greffe du tribunal de commerce ;
-S’acquitter des frais de greffe ;
- Justificatif du siège social ou attestation de domiciliation d'entreprise ;
-Si le dossier est validé par le greffe, il délivre l’extrait de KBis.