Grâce à la simplicité et à la souplesse du fonctionnement de l’autoentreprise, de nombreux entrepreneurs optent pour cette solution.
Toutefois, bien qu’il y ait simplification, les auto-entrepreneurs commettent des erreurs fréquentes. Ces erreurs peuvent survenir lors de la création de l’auto-entreprise ou à tout moment de la vie de celle-ci.
Quelles sont ces erreurs ? Avant de répondre à cette question il convient de rappeler quelques points sur le statut d’autoentrepreneur. D’une part, pour accéder à ce statut, il faut respecter des conditions essentielles : une condition tenant à la personne et une condition tenant au chiffre d’affaires de l’auto-entreprise.
Erreur n° 1 : Lors du choix d’activité
Pour rappel, certaines activités sont exclues du statut d’autoentrepreneur. Ce sont les 4 catégories d’activités suivantes :
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Les activités agricoles de la sécurité sociale agricole ;
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Les activités artistiques ;
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Les professions libérales réglementées et non rattachées à la CIPAV. Ce sont principalement les officiers ministériels (huissiers de justice, notaire), les médecins... ;
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Les activités soumises à la TVA immobilière telles que les agents immobiliers.
En outre, pour revenir à l’erreur de choix, ce ne sont pas toutes les activités qui sont adaptées au régime d’autoentrepreneur. Une telle erreur peut correspondre à l’impossibilité de déduire les charges lorsque celles-ci sont élevées. En effet, il est possible qu’il n’y ait pas de déduction des frais de fonctionnement.
Erreur n° 2 : Erreur relative au chiffre d’affaires
Comme on a évoqué plus haut, l’accession au statut d’autoentrepreneur est soumise à une condition relative au chiffre d’affaires. En effet, le seuil du chiffre d’affaires de l’autoentreprise ne doit pas dépasser :
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33 200 euros à 70 000 euros pour les activités de prestations de services ;
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82 800 euros à 170 000 euros pour les activités commerciales.
Ainsi, en cas de dépassement de ce seuil, l’entrepreneur sort automatiquement du statut d’autoentrepreneur.
Dans la pratique, les autoentrepreneurs oublient de vérifier le plafond du chiffre d’affaires. Cela a une conséquence sur la fiscalité, notamment en ce qui concerne la TVA. Au-delà du seuil, l’autoentreprise est soumise à TVA.
Erreur n° 3 : Les erreurs au niveau de l’URSSAF
Lors de la déclaration auprès de l’URSSAF, les autoentrepreneurs ont tendance à faire des erreurs. Rappelons-le, l’URSSAF c’est l’Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales.
Au niveau de l’URSSAF, la première erreur faite par l’autoentrepreneur est l’impossibilité de justifier ses dépenses. Or, la déclaration des dépenses auprès de cet organisme est obligatoire.
En second lieu, lorsqu’ils n’oublient pas de justifier leurs dépenses, ils réalisent des dépenses irraisonnables.
Enfin, en ce qui concerne la déclaration de chiffre d’affaires, les autoentrepreneurs font des erreurs en ce qui concerne l’échéance. En effet, en principe, la déclaration doit être faite soit mensuellement soit trimestriellement, selon l’option déclarative de l’autoentreprise.
En cas de retard, l’autoentrepreneur risque de subir des pénalités.
Erreur n°4 : Erreur en matière fiscal
Il s’agit principalement du prélèvement libératoire. Ce dernier n’est autre que le versement de l’impôt libératoire dur le revenu. L’autoentrepreneur a le choix entre le micro-fiscal simplifié ou le prélèvement libératoire. Ne pas choisir le prélèvement libératoire correspond à une erreur de choix.
En effet, c’est une option avantageuse lorsque le revenu fiscal est très élevé. Il convient de préciser que cette option permet à l’autoentrepreneur de bénéficier d’un taux réduit sur le chiffre d’affaires.
Erreur n° 5 : Erreur relative à la demande d’ACRE
L’autoentrepreneur lorsqu’il se lance dans la création de sa propre affaire a tendance à oublier qu’il est éligible au dispositif d’aide ACRE ou Aide à la création ou à la reprise d'une entreprise. Or, ce genre de comportement est une erreur fondamentale à éviter.
Ce dispositif d’aide permet à l’autoentrepreneur de bénéficier une somme importante, voire un capital social, pour le démarrage de son activité.
Erreur n° 6 : Erreur commise en cas d’activité salariée
Pour arrondir sa fin de mois, un salarié, c’est-à-dire une personne soumise à un contrat de travail, a le droit de monter une autoentreprise. En revanche, cette seconde activité doit être conforme aux différentes clauses dudit contrat de travail. En l’occurrence, en vertu de la clause de non-concurrence, le salarié ne doit pas faire concurrence à son employeur. Cette non-concurrence peut prendre diverses formes.
Dans la pratique, le salarié auto-entrepreneur ne veille pas sur ces clauses. Cela est une erreur pouvant compromettre aussi bien son activité salariée et son activité indépendante. En effet, la concurrence peut être motif de licenciement. Elle peut également discréditer l’activité indépendante de l’autoentrepreneur.
Erreur n° 7 : Erreur relative à la comptabilité
L’autoentrepreneur a tendance à négliger certaines obligations sous prétexte que ce statut se caractérise par la simplicité des formalités. C’est le cas de l’oubli des obligations comptables. C’est une erreur d’oublier que l’autoentrepreneur est soumis à des règles comptables. En principe, il a l’obligation de tenir un livre des recettes ou un registre des achats. Ce dernier document comptable est nécessaire pour l’auto-entrepreneur exerçant une activité d’achat-revente.
Erreur n° 8 : Ne pas se faire accompagner lors de la création de l’autoentreprise
Se lancer seul dans la création de l’autoentreprise peut être un piège. Bien que cela semble être moins onéreux, il peut coûter cher. En effet, sans l’aide d’un professionnel, l’autoentrepreneur peut commettre des erreurs anodines, mais ayant des conséquences importantes. Parmi les professionnels, il y a les services juridiques et comptables en ligne, il y a les cabinets de comptables, le bureau d’un notaire.
Erreur n° 9 : Erreurs communes à tout créateur d’entreprise
Au début de l’aventure entrepreneuriale, tout créateur commet des erreurs de débutant.
D’une part, minimiser le projet entrepris est une erreur. Cet état d’esprit ne peut pas créer un environnement favorable à l’entreprise.
D’autre part, lorsque l’autoentrepreneur se lance dans l’activité, il oublie de connaître toutes les charges dont il sera assujetti. Or, connaître et comprendre ces charges permettent de fixer le prix des produits et la rentabilité de l’activité.
NOTE : Depuis la loi du 10 août 2018, l’autoentrepreneur a le « droit à l’erreur ». C’est une mesure permettant à l’intéressé de rectifier toute erreur commise sans sanction.
Pour pouvoir bénéficier à ce droit à l’erreur, il convient de s’adresser à l’URSSAF.